Yula S

Les étapes à franchir pour réaliser une pochette d’album, une simple infographie ou bien z’encore un objet d’expo, sont souvent étonnantes et même parfois amusantes (particulièrement du fait que je commence la plupart du temps en créant une sculpture, voire une installation).
En loutre, certaines étapes sont souvent gommées au finish de l’ouvrage.
C’est pour leur rendre honneur que régulièrement, je fouille dans les cartons et poste des retrospektiws de ces réalisations.

Aiôn


Installation d’un décor accueillant la divinité "Aiôn" pour réaliser le visuel du groupe éponyme.



Sculpture de la déesse



Propositions d’infographies
(de la plus kitch heroïc Fantasy à "l’impressioniste"...)



Déclinaison réalisée pour habiller le premier (Net) EP du groupe.


Pochette de l'album "The NeXXXt Epilog" (Sebkha-Chott)
poska


La pochette de l’album "The NeXXXt Epilog" a été réalisée quasiment intégralement au poska blanc 1mm, sur papier noir (format raisin), dans le but de parodier les gravures anciennes.


Son format certes original est un origami (feuille A4) inventé par le groupe l’Oeillère.


L’ensemble a été imprimé en doré sur papier noir et marron, 290g, à l’imprimerie l’Arbre à Papier.

La dessin de la face intérieur a ensuite été sérigraphié sur les sweets et t-shirts du groupe.


On y retrouve l’imagerie de Sebkha-Chott :

  • les sculptures de Sandra Guillen qui font partie du décors scénique,

  • la Cité d’Ohreland présente sur tous albums depuis Nagah-Mahdi (2006),
  • le logo "Nigla[h] [H]ole" réalisé à partir d’une sculpture de Laurent Milon, ainsi que de multiples clins d’oeil (le Mammmuth Punk de Jean Bleu, le Gnou bien connu de tous les libristes, la Dolorean de "Retour vers le futur", etc.).
Clip de "Phial Shapes" (Sebkha-Chott)
plasticine animée

Plusieurs mois de travail, en compagnie de Souvy et Sandra Guillen, ont été consacrés à la réalisation du clip d’un morceau issu de l’album The neXXXt Epilog, avant qu’un évènement regrettable ne vienne couper toute forme de motivation : la caméra nous a été dérobée !!

Il n’en reste donc pour le moment qu’un making of ainsi que quelques photos de la réalisation.

[Sebkha-Chott] Making Of Phial Shapes - Stopmotion Movie Clip

Seules les 3 premières minutes furent montées (pour un clip de 16 minutes !!), autrement dit, l’intro du morceau de Sebkha-Chott.
Peut-être un jour prendrons-nous le temps de l’achever...
A minima, j’espère rapidement pouvoir présenter un montage des scènes tournées.

En attendant, voir un petit panel de photos...

La Boîte à Bonheur
pâte à sel


Installation d’objets réalisés en pâte à sel, très largement inspirée d’une oeuvre de Laurent Milon (ci-contre).

Le projet : faire du "pipicaca" autour du thème de l’Apocalypse selon St Jean... beh oui... du Sebkha-Chott pur fluxxx !

Scène destinée à illustrer l’intérieur de l’album digipack "Nigla[h]" (Sebkha-Chott, 2008), cette installation fût reprise en 2010 pour être exposée sous la forme de la "Boîte à Bonheur".



 Maquettage de "l’assemblée mammaire"


 Préparation de l’arêne faite de couches de carton empilées


 Objets en pâte à sel après cuisson


 Première couche de peinture à la bombe


 Finish à la peinture acrylique


 Différents test de prise de vues (jeu d’ombres et lumières)


 Clichés retenus pour la pochette


 Montages finaux (2008)


 Boïte à Bonheur [1] (2010)

[1Prends un bonbon, la boîte est ouverte !

Abbadon
pâte à sel

Le Projet : réaliser le personnage biblique "Abbadon", l’ange exterminateur de l’abîme dans l’Apocalypse de Saint Jean [1] pour illustrer l’album Niglah (2008) de Sebkha-Chott. D’après sa description totalement chimérique, on pouvait partir dans tous les sens.


 Premières esquisses :


 Premier essai sur un mannequin en bois : projet vite abandonné car trop compliqué à travailler pour le résultat souhaité


 Second essai : ossature du personnage en fil de fleuriste :


 Sculpture en pâte à sel :
Les articulations sont laissées libres afin de pouvoir modifier librement le mouvement du personnage durant les prises de vue.


 Remplissage des articulations avec de la pâte à modeler :


 Premiers essais de peinture fluo [2] :


 Réalisation des accessoires :
La coiffe : Casque et cerveau en pâte à sel, croix en aluminium et bulle en plastique, le tout tenu avec de la pâte à modeler.

Les ailes : faites à base de feuillage synthétique.
Les antennes : fil de cuivre gainé et peint en vert fluo.
(photos prise sous lumière noire)


 Première séance photos (sous lumière noire)  :


 Maquette de la pochette : première forme d’Abbadon devant un tableau de Laurent Milon (voir la réalisation de la Boîte à Bonheur)


 Seconde séance photos (après modifications et sous lumière blanche)  :


 Montages en infographie :



 Montages finaux :

Pochette digipack de Nigla[h] avant édition (2008)

On l’aperçoit au dos du livret et sous le CD de l’album suivant "De La Persistence..." (2009)

On le retrouve dans sa première version sur l’affiche de la tournée européenne 2008 du crew (réalisée par Thomas Gruselle) :

[1Abbadon est l’Ange de la Mort, le Souverain du Puits sans fond. Il est dit que lorsque le cinquième ange sonnera de la trompette, une étoile nommée Absinthe tombera du ciel et que le jour où cela se produira, ce sera le commencement de la fin du monde. L’étoile provoquera l’ouverture du puits de l’abîme et il s’en élèvera une fumée dont s’échapperont des nuées d’êtres hybrides et monstrueux, des sauterelles à visages d’hommes, aux cheveux de femmes, aux dents de lions, cuirassés de fer, dotés d’ailes produisant un bruit infernal et dont la queue semblable à celle des scorpions sera armée d’un aiguillon avec lequel ces êtres terribles auront le pouvoir de frapper les hommes durant cinq mois. Le mal occasionné par leurs piqûres sera semblable à celui provoqué par le venin des scorpions. A leur tête, comme roi, elles auront l’Ange de l’Abîme, celui qu’en hébreu on nomme Abaddôn et qu’en grec on connaît sous le nom d’Apollyôn, soit le nom de la célèbre divinité solaire Apollon, démonisée par le judéo-christianisme. (Eric Timmermans, lire la suite)

[2réagissant à la lumière noire, plus de détails sur la technique

Gnou Pin-Up
argile fluo sous lumière noire

Installation créée pour réaliser l’affiche du Festival Chamelier Gnu V.

Le projet : une gnou [1] en position "explicit content" sur une fourrure de chameau. Au fond, des montagnes et une explosion nucléaire. Le tout peint avec de la peinture fluo et pris en photo sous lumière noire. Un des trucs géniaux avec cette technique est qu’on obtient des noires incroyables, des couleurs ultra flashies. Les détourages d’objets sont simplifiés et les retouches photos deviennent généralement anecdotiques. En l’occurence, aucunes des photos sous lumière noire présentes dans cette article n’est retouchée [2].


 Maquette de l’affiche :


 Réalisation du gnou en terre

Séchage


 Réalisation du tapis
Le tapis noir a dans un second temps été remplacé par un blanc peint en jaune fluo mais je n’ai pas de photo de cette étape.


 Peinture du gnou sur son tapis :
lumière blanche lumière noire

Le fluo ne se voit quasiement pas en lumière blanche (assister à la séance photo [3])


 Neige sur les montagnes :
Elles sont issus de l’installation de Nagah-Mahdi


 Explosion nucléaire :
Réalisée à base de peinture fluo projetée sur du coton.
C’était un test ; ça a marché du premier coup !! Le réglage de la luminosité de l’appareil photo fait apparaître des aspects très dictincts, révélant le côté explosif sur certaines et mettant plus en valeur la fumée, sur d’autres.


 Montage final :
avant édition

[1Le GNU est l’icône indétrônable du monde libre

[2contrairement aux autres photos sous lumière blanche sur lesquelles je me suis un peu lâché...

[3Petit cochon !

Des Nouvelles de la Jungle - acrylique&poska
poska et acrylique

Infographie réalisée à partir de dessins au poska et à l’acrylique blanche sur canson noir.

Le projet : représenter une ville futuriste vue d’une jungle fouillie, pour illustrer l’album de Mel-P. J’ai choisi de dessiner la ville de manière très rectiligne, au poska très fin, tandis que la jungle a été créée à base de jets de peinture.


 Esquisse


 scan brut (extrait)


 Variations sur la ville (poska 1mm)


 Jungle (acrylique)


 Variations infographiques


 Pochette finale

Les différents visages d'Ohreland

La réalisation de la pochette de "Nagah-Mahdi", 2ème album du Sebkha-Chott, a été l’occasion de rechercher un véritable univers propre au groupe.

Qui dit recherche, dit essais et erreurs. La ville d’Ohreland n’a pas dérogé à la rêgle.
Le cahier des charges était "un monde itinérant, onnirique et tyrannique"...


 Un premier essai extrèmement douteux... à base de gros blocs de bois, et de jambes de poupée en bas résilles...



 Une 2ème ville est rapidement née pour oublier la première...
Constituée d’argile récoltée dans un jardin, des petits objets issus de mon bric-à-brac et à nouveau des blocs de bois, elle avait un aspect beaucoup plus organique et théatrale.

Non retenue à l’époque, elle fût tout de même utilisée pour couvrir la tournée 2013 du groupe.

voir la séance photos et les infographies



 La 3ème ville est celle que l’on retrouvera dans la plupart des supports de com du groupe jusqu’en 2012, à savoir "Nagah-Mahdi" et les 3 albums suivants, ainsi que les affiches de la tournée 2007.

La Ville est faite de petits blocs de bois, disposés sur un socle en argile, lui-même recouvrant une boule translucide. Une lumière bleue était diffusée dans la boule, afin de donner dès la photographie, l’aspect d’une étoile. Des fenêtres en plastique fin permettaient le passage de cette lumière à travers les immeubles, donnant une impression d’éclairage de ville.



 La ville survolait des Montagnes [1] faites en terre chamotée et des dunes de sable.



 Pour le fun, voici l’état de l’appartement durant la réalisation (heureusement, son locataire alors en vacances, n’était pas là pour constater notamment les 10 kg de sable blanc étalés en plein milieu de son salon...


 Montage final (face 2 du digipack)

[1NB : Voyez-vous l’élément caché dans ces montagnes ?

Les variations de la "Pulse d'Ohreland"

La "Pulse d’Ohreland" est une sorte de coeur mécanique qui était initialement prévue pour ornementer l’intérieur de la pochette du 2ème album de Sebkha-Chott, "Nagah-Mahdi".

Après sa présentation au groupe, l’objet acquit une toute autre place, à savoir la couverture, et devint même un des symboles d’Ohreland [1]. On le retrouve ainsi sur les affiches et les t-shirts de la tournée qui suivit, ainsi que sur le dernier opus "The neXXXt Epilog".

Fait à base d’argile et de petits objets récupérés (corde de basse, gaine PVC, lego, fusible, etc.), le coeur a subi plusieurs opérations avant d’acquérir sa forme définitive.


 Premier essai :



 Deuxième essai : Opération délicate (âmes sensibles s’abstenir !) :

 Premier jet de peinture à la bombe :

 Deuxième jet :

 Troisième et dernier jet + infographie :

Comme la plupart des objets réalisés pour les visuels infographiés, sa vie devait être de courte durée. Peindre sur de l’argile à peine sèche n’est pas très conseillé, par exemple. Et pourtant, L’objet a extrèmement bien resisté aux épreuves du temps. Outre son grand service rendu au crew Sebkha-Chott, la Pulse d’Ohreland bat maintenant au rythme des expositions, alors présentée sur un socle originale.
voir la Sainte Création

[1le monde intinérant de Sebkha-Chott