Yula S

A venir dans cette rubrique, une méthode (ou plus exactement une série d’exercices) intitulée : Indépendance Verticale inspiré du jeu de Terry Bozzio  [1].

Le principe en est simple : séparer les membres gauches des membres droits, en fixant un motif rythmique d’un côté et en phrasant de l’autre.

[1C’est en effet une vidéo de T. Bozzio qui un jour m’a inspiré ce cahier.

"Réflexions autour d'une pulsation" (Yula S & Aurélien Roux)
Master-class réalisée sur 2 weekend avec les élèves des Ecoles de Musique d'Allonnes et d'Arnage (72)

PRESENTATION

Travailler le rythme n’est pas réservé aux batteurs et aux percussionnistes, tout musicien - et même simple auditeur - est à même de ressentir un « groove », une pulsation, un mouvement insistant dans la musique qu’il (ou elle) écoute ou pratique.
Cela peut même être considéré comme la base d’échange essentielle entre la musique d’un artiste ou d’un groupe et son public. N’omettons pas que la musique est depuis toujours intrinsèquement liée à un ressenti corporel (danse, mouvement, transe, ou même headbanging...), que ça soit dans les rites africains, dans les ghettos cubains, ou encore dans les entêtantes litanies religieuses (muezzin musulman, transe gnawi, klezmer, ragga indien, gospel, reggae, chant de l’homme singe à Bali...).

Par essence, cette master-class s’adresse à tout type d’instrument et tout niveau musical, la matière étant ajustée en fonction des stagiaires. Toutefois, la constitution de groupes homogènes en termes de connaissances rythmiques permettra une plus grande cohésion.


DEROULEMENT

  • Ecoutes et Visualisations
    • A travers l’écoute et la visualisation d’oeuvres, de concerts, etc., le caractère essentiel et omniprésent de « la pulse » dans l’interprétation musicale est mise en relief.

      Exemples : Gospel et appuis sur 2 et 4, Swing, Musique des Balkans et pulse asymétrique, Salsa et clave, Zeuhl Music (Magma, Infernal Machina), Musiques actuelles (hip hop, R’n’B, punk...), Frank Zappa, John Zorn...

  • Travail de l’horloge interne et du ressenti rythmique (sans instrument)
    • à travers le chant et le phrasé de motifs rythmiques et de riffs,
    • à travers la « danse », les mouvements (pieds et mains) et la perception physique des motifs rythmiques et des riffs.
  • Travail sur la pulsation et les différentes divisions
    • Dans un premier temps, l’idée est de pouvoir ressentir des cycles de 2, 3, 4, 5 temps sans avoir recours à un décompte mathématique.
    • Dans un second temps, l’affranchissement de ce caractère cyclique au sein même d’une séquence de 2, 3, 4, 5 temps est abordée (absence de premier temps, syncope, tumba cubaine...).
       L’idée de poser des « breaks » à des lieux rythmiques différents de la stricte fin de cycle est introduite également.
  • Travail sur la pulsation et les décompositions – mesures symétriques
    • Sur la base de pulsations prédéterminées (clave salsa, p. ex.), le phrasé de décompositions et de motifs rythmiques de complexités différentes (croches, doubles croches, triolets, syncopes, arythmie...) est travaillé.
    • Dans ce cadre, l’usage de ces décompositions est étendus à une approche par « paquets non usuels » (cycles de 5 croches binaires, cycles de 4 croches ternaires, associations impaires : 3+2...).
  • Travail sur la pulsation et les décompositions – mesures asymétriques
    • Le même travail que dans le paragraphe précédent est réalisé sur une base de mesures asymétriques (5/8, 7/8...).
    • L’exemple des musiques des balkans (Tarafs...) est utilisée pour montrer que la notion d’asymétrie n’est pas nécessairement le moyen le plus pertinent de décrire et ressentir une musique basée sur des mesures impaires. Cette remarque permet de renouveler l’approche des mesures asymétriques et d’en relativiser la complexité de conceptualisation lorsqu’on la décompose sur la base d’une pulse « chantable » ou « dansable ».
  • Applications
    • Interprétation du rythme (vocalisation, danse) dans différents styles (latin, balkan, ternaire africain, rock, ...)
    • Création autour d’une pulse :
      Sur la base d’une pulse et d’un contexte assurés et maintenus par les intervenants, les stagiaires réaliseront une (ou plusieurs) création(s) spontanée(s) sous la forme d’une improvisation dirigée par des signes simples.

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